Dans tous les cas, il faut absolument arrêter de fumer et de consommer des boissons alcoolisées, ce qui peut parfois nécessiter une aide de spécialistes.
Les traitements spécifiques sont choisis en fonction de la localisation et de l'extension de la tumeur et peuvent être prescris seuls ou combinés entre eux. Les principaux types de traitements sont résumés ci-dessous :
La chirurgie
Elle s'adresse en général aux tumeurs bien limitées et représente le traitement de choix de certains cancers tels que ceux de la cavité buccale. Pour l'oropharynx, l'hypopharynx et le larynx la chirurgie est également utilisée, soit seule soit associée à la radiothérapie et/ou la chimiothérapie. Outre l'ablation de la tumeur et des tissus environnants, le chirurgien enlève le plus souvent les ganglions concernés, satellites de la tumeur au niveau du cou. En cas de tumeur localement très évoluée, la chirurgie peut permettre de réaliser en une seule intervention à la fois le traitement du cancer ainsi que la reconstruction fonctionnelle de la zone opérée par différentes techniques impliquant la mise en place de lambeaux tissulaires et/ou osseux. En effet dans ces cas, certains effets secondaires peuvent être liés à la chirurgie avec notamment une ablation d'un organe important pour nouer une vie relationnelle (cordes vocales, os de la mâchoire, parties du visage..) entrainant de fait des séquelles sur la parole, la déglutition ou encore l'apparence physique. Dans le cas de tumeurs volumineuses obstruant le larynx, le chirurgien peut être amené à réaliser une trachéotomie (qui permet la respiration grâce à un tube implanté au niveau de la trachée) et le patient doit dans ce cas réapprendre à parler avec un orthophoniste.
La radiothérapie
La radiothérapie utilise des rayons X et il s'agit comme la chirurgie d'un traitement local ou à la fois local et ganglionnaire. Elle peut également suivre la chirurgie et débute dans ce cas idéalement environ 1 à 2 mois après l'intervention. Les techniques les plus perfectionnées (telle que la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité) permettent de minimiser les effets secondaires sur les tissus sains.
Les effets secondaires peuvent être observés soit pendant la radiothérapie (qui dure en général entre 5 et 7 semaines, à raison d'une séance par jour, 5 jours par semaine). Il s'agit alors de rougeur de la peau, d'inflammation des muqueuses et souvent d'une modification de la consistance de la salive. Ces effets secondaires en général disparaissent dans les semaines qui suivent la radiothérapie, mais la sécheresse buccale peut survenir de façon définitive lorsque les glandes salivaires ont été irradiées.
Dans certains cas très sélectionnés (petites tumeurs accessibles facilement), la radiothérapie peut être appliquée via des sources radioactives placées au contact ou directement dans la tumeur (tumeurs des lèvres ou de la bouche). C'est ce qu'on appelle la curiethérapie.
La chimiothérapie
Il s'agit d'un traitement général administré le plus souvent par voie veineuse (plus rarement en comprimés) qui traite non seulement la maladie locale, mais également d'éventuelles disséminations tumorales métastatiques à distance. Elle peut être administrée avant la chirurgie et/ou la radiothérapie. Des progrès ont été accomplis dans ce domaine et les médicaments dont on dispose à l'heure actuelle sont de plus en plus efficaces. Ils peuvent dans le cas de réponse favorable, contribuer à éviter une chirurgie mutilante lorsqu'ils sont associés à une radiothérapie ce qui permet alors d'éviter la chirurgie. Les effets secondaires sont ceux de la chimiothérapie en général et dépendent des produits utilisés : fatigue, nausées, vomissements, diarrhées, chute des cheveux, baisse du nombre des globules blancs, inflammation des muqueuses.
Les thérapies ciblées et l'immunothérapie
Il s'agit d'un traitement général administré le plus souvent par voie veineuse.
Ils peuvent être associés à la radiothérapie ou utilisés en cas de métastases.
Les thérapies ciblées agissent sur des récepteurs présents sur les cellules cancéreuses afin d'arrêter leur multiplication. Parmi ces thérapies ciblées, l'anticorps monoclonal contre le récepteur de croissance épidermique (REGF) a permis d'améliorer la survie des patients atteints de cancers ORL (Cetuximab).
Les immunothérapies vont stimuler les défenses immunitaires du patient qui vont alors détruire les cellules cancéreuses. Très récemment, deux essais thérapeutiques internationaux ont montré que des anticorps capables de stimuler les réponses immunitaires amélioraient la survie sans récidive des patients atteints de cancers ORL en rechute ou métastatiques.
Nivolumab for Recurrent Squamous-Cell Carcinoma of the Head and Neck [N Engl J Med 2016;]
Robert L. Ferris, M.D., Ph.D., George Blumenschein, Jr., M.D., Jerome Fayette, M.D., Ph.D., Joel Guigay, M.D., A. Dimitrios Colevas, M.D., Lisa Licitra, M.D., Kevin Harrington, Ph.D., F.R.C.P., F.R.C.R., Stefan Kasper, M.D., Everett E. Vokes, M.D., Caroline Even, M.D., Francis Worden, M.D., Nabil F. Saba, M.D., Lara C. Iglesias Docampo, M.D., Robert Haddad, M.D., Tamara Rordorf, M.D., Naomi Kiyota, M.D., Ph.D., Makoto Tahara, M.D., Ph.D., Manish Monga, M.D., Mark Lynch, Ph.D., William J. Geese, Ph.D., Justin Kopit, Ph.D., James W. Shaw, Pharm.D., Ph.D., M.P.H., and Maura L. Gillison, M.D., Ph.D.
Immunotherapy improves survival in metastatic or recurrent head and neck cancer [ESMO 2018 Press Release]
B. Burtness, K.J. Harrington, R. Greil, D. Soulières, M. Tahara, G. De Castro Jr., A. Psyrri, N. Baste Rotllan, P.C. Neupane, Å. Bratland, T. Fuereder, B.G.M. Hughes, R. Mesia, N. Ngamphaiboon, T. Rordorf, W.Z. Wan Ishak, A. Roy, J. Cheng, F. Jin, D. Rischin
Choix thérapeutiques
Il existe de nombreuses séquences thérapeutiques et les choix seront fait au cas par cas par les équipes médicales assurant la prise en charge.